Le lion et le chasseur

Un fanfaron, amateur de la chasse,
Venant de perdre un chien de bonne race,
Qu’il soupçonnait dans le corps d’un lion,
Vit un berger : «Enseigne-moi, de grâce,
De mon voleur, lui dit-il, la maison,
Que de ce pas, je me fasse raison.»
Le berger dit : «C’est vers cette montagne.
En lui payant de tribut un mouton
Par chaque mois, j’erre dans la campagne
Comme il me plaît, et je suis en repos.»
Dans le moment qu’ils tenaient ces propos,
Le lion sort, et vient d’un pas agile.
Le fanfaron aussitôt d’esquiver;
«Ô Jupiter, montre-moi quelque asile,
S’écria-t-il, qui me puisse sauver!»

La vraie épreuve du courage
N’est que dans le danger que l’on touche du doigt,
Tel le cherchait, dit-il, qui, changeant de langage,
S’enfuit aussitôt qu’il le voit.

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